Faune

Girafes à l'échelle.

Quand on pense girafe, on parle échelles. 

Tout à coup, des girafes de tailles différentes prennent formes dans notre esprit étriqué. On se découvre une envie de prendre un peu de hauteur ou de changer d'échelle. Nombreuses sont les sous-espèces de girafes qui enrichissent et permettent cette prise d'altitude dite de "la grande échelle". 

La girafistolée, la girafichée, la Girafémur avec son air hautain (qui n'a pas de vertèbres mais un seul os qui va de la base du crâne à la cage thoracique.), la girafale, la girafépapeur, la girafairlamêmchozchémoi, la girafaffective, lagirafairmédevoiraprèlgouté, la paresseuse et arboricole girafalée sur canopée et la girafocentième... de toutes tailles nécessitent toutes un bon cou de peigne.

le loup à raquettes.

En Turakie, comme partout, il y a des loups. En Turakie, comme partout, les loups mangent les enfants. En Turakie, on explique cela par une question de régime alimentaire et d’équilibre biologique. Heureusement, que ce sont les loups qui mangent les enfants. Sinon, qui les mangeraient ?

Ainsi, dans notre pays, les gens se tombent amoureux, se marient et se décident quelquefois de fabriquer des enfants, pour eux, mais aussi par instinct de préservation de l’écosystème, ou pour nourrir les loups. Donc, au quotidien, le ménage joue un rôle important. Imaginez la scène. Pour nettoyer la maison de manière efficace, il faut mettre les enfants à jouer dehors. Pendant ce temps le loup vient et mange quelques-uns des enfants. Cependant, il faut être assez rapide dans le nettoyage de l’intérieur de l’habitat pour avoir terminé avant que le loup ne mange la totalité des enfants. Il s’agit en effet de conserver des modèles pour en refaire d’autres et assurer ainsi la qualité du régime alimentaire du loup et le bonheur de la famille. L’équilibre est ainsi préservé.

Mais imaginez la Turakie septentrionale pendant les importantes chutes de neige de la fin du troisième Gotschi (période du «poids de la neige et la salamandre»). Les difficultés du loup apparaissent quand toutes ces couches de neiges s’aglumatinent sur le paysage. Tout le monde le sait, les loups se déplacent beaucoup moins facilement dans la neige que les enfants munis de leurs petites bottes rouges. Donc, ces mauvaises conditions climatiques nous font entrer de plein pied dans une période très noire, où l’équilibre biologique est rompu et le bonheur un vague souvenir. Les loups qui n’arrivent plus à attraper les enfants, sont affamés, amaigris, et en grande souffrance. D’autres parts, il y a de plus en plus d’enfants, ce qui n’arrange rien.

À cette époque, on se rie volontiers des contes dans lesquels on raconte que les loups mangent les enfants. Et cela, nous le savons n’est pas bon signe. Mais, heureusement, la nature est généreuse ! La nature, par une habile mutation génétique, va faire apparaître un nouveau modèle de loup : le loup à raquettes. Non, pas un loup qui va attendre les enfants à la sortie de l’école pour leur subtiliser de l’argent afin de calmer son estomac. Tout simplement, un loup normal qui aura des excroissances aux bouts des pattes, comme des raquettes de tennis, qui lui permettront de se déplacer avec beaucoup d’agilité et de rapidité dans la neige et donc d’attraper les enfants et de se nourrir comme la nature le recommandait.

Mais, le destin est souvent cruel. C’est souvent derrière un déséquilibre qu’un autre déséquilibre se cache et guette attendant le bon moment pour surgir avec son fardeau de malheurs… En effet, ces loups à raquettes vont s’habituer à ce nouvel équipement et ainsi être de plus en plus rapides et ficaces. Développant des techniques d’approches (« le pas de loup » * …).
Ils vont ainsi commencer à dévorer tous les enfants de Turakie septentrionale. Le gouvernement de l’époque, décide alors rapidement d’apprendre aux enfants à se protéger du loup à raquettes. Une grande école nationale de formation d’enseignants voit le jour. Le G.U.G.I.F.M. (Géujaïéfem), centre de formation et d’entraînement est librement inspiré de structures étrangères qui sont légion à cette époque. Cet établissement se situerait entre le G.I.G.N et l’I.U.F.M. Il forme des instructeurs (aussi bien entraînés que dans les I.U.F.M. et aussi pédagogiques que dans les G.I.G.N.) qui, drapachutés jusque dans les campagnes éloignées de Turakie, iront apprendre aux enfants à se protéger du loup à raquettes. Une seule solution sera enseignée : apprendre à reconnaître le sifflement que font les raquettes du loup en frôlant la surface de la neige gelée (« le pas de loup » *). Reconnaissant ce sifflement, l’enfant devra se cacher au fond de ses bottes avant que le loup n’arrive (seule technique rec’ONU et signée par les accords de Genève).

Cependant, il est important de préciser que cette technique n’est pas si simple à pratiquer. Ce qui explique l’indispensable utilité des instructeurs. En effet, il n’est pas si simple de se cacher soi-même, en entier, au fond de ses deux bottes. Car, il ne faut jamais oublier que, face au loup à raquettes ou quelques autres dangereux prédateurs, il faut garder son intégrité. Nous pouvons bien imaginer le loup qui arrive et voit une paire de bottes seules abandonnées dans la neige. Pensant que l’enfant est parti pieds nus dans la neige, il se renva et poursuit sa recherche ailleurs. À ce moment-là, on peut entendre un petit ricanement au fond des bottes. Cette douce musique est la musique du bonheur retrouvé.

* « pas de loup » : remplaçant la technique du « tu veux un bonbon » cette nouvelle technique perfide utilisée par le loup à raquettes, consiste à s’approcher des enfants en faisant si peu, tant, pas de bruits, que l’on peut croire qu’il n’y a « pas de loup ».

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